Gagner plus sans travailler plus

pmu.jpgMonsieur Gérard Gaudron, député maire UMP d'Aulnay sous Bois, est de ces élus si prompts à stigmatiser les fraudes aux minima sociaux et à généraliser la surveillance de ses administrés.

Dans sa ville, les caméras de vidéo surveillance prolifèrent, et il fut l'un des premiers maires à mettre en place un « conseil des droits et devoirs des familles » au titre de la loi dite « prévention de la délinquance ». Au Parlement, il est signataire d'une proposition de commission d'enquête sur les fraudes aux prestations et aux prélèvements sociaux. Il y dénonce ceux qui « abusent de la générosité de notre pays [...] ce qui génère, à juste titre d'ailleurs, un sentiment de mécontentement, de frustration et même de colère qui pourrait s'amplifier au point de mettre en danger la pérennité de notre pacte social fondé sur le principe de solidarité ».

Monsieur Gaudron, comme naguère l'ancien directeur de cabinet de Madame Boutin fustigeant les parasites du logement social, connaissait mieux que personne le scandale qu'il dénonçait alors : il ajoute depuis des mois à ses indemnités parlementaires et de maire .... La perception illégale d'une allocation chômage qui représente à elle seule plus de 1 500 euros, portant ses revenus à 12 500 euros par mois.

Il dit avoir écrit à deux reprises aux ASSEDIC pour faire verser ce versement. Mais il ne dément pas l'information selon laquelle ce versement, qui avait cessé en août 2007, a été rétabli ensuite sur intervention du directeur départemental du travail, ce qui n'a pas dû arriver à beaucoup de chômeurs dans la misère... Et ce qui, à ses yeux, « salit » Monsieur Gaudron, c'est que son comportement ait été rendu public par la presse.

Depuis plusieurs mois, la LDH dénonce les mesures de contrôle social qui masquent la montée des inégalités sociales. Elle considère que la fraude aux minima sociaux est quantitativement marginale. Mais elle juge intolérable qu'à nouveau l'un des responsables politiques les plus virulents dans la dénonciation des fraudeurs « assistés » ait pu faire preuve d'assez de cynisme pour jouer l'indignation vertueuse à propos de ce qu'il pratiquait, sans être quant à lui vraiment dans le besoin, à l'abri des regards.

Une fois encore, la « France d'en haut » est bien mal placée pour donner des leçons à la « France d'en bas ».

Fédération de Seine Saint Denis
Communiqué de presse
20 février 2008