Le 30 novembre 2023, l’association Réinventons Élancourt, qui rassemble les forces de gauche d’Élancourt organisait un débat sur les violences intrafamiliales. Pour la première fois la mairie a pris le relais en organisant ce 28 novembre la projection d’un film sur les violences conjugales, suivie d’un débat et d’un rappel des numéros d’urgence et d’assistance. Il était temps qu’elle s’empare de ce sujet !
En effet, selon des enquêtes de victimation, on estime que 3 millions de femmes sont victimes de violences sexistes et sexuelles chaque année. Cela va des violences verbales, physiques, sexuelles, économiques, du sexisme, du cyberharcèlement jusqu’au féminicides ou aux suicides induits, sans oublier les mariages forcés, les mutilations génitales et la prostitution.
Avec pour conséquences des traumatismes physiques et psychologiques, la perte de confiance en soi, de l’estime de soi, l’isolement et la précarité.
Ces violences sont le produit d’un rapport de domination et de prise de pouvoir de l’auteur sur la victime.
Que faire face à ce fléau ?
Tout d’abord pouvoir accueillir et protéger les victimes
Des progrès ont été faits en ce sens avec des dispositifs tels que les numéros d’urgence, des places hébergement temporaire pour les victimes, des téléphones grand danger, un réseau d’organismes pour aider et orienter les victimes, des formations pour le personnel susceptible d’accueillir des victimes ou de détecter des violences.
Mais il faudrait encore plus de moyens tant le fléau est important. Trop peu de plaintes aboutissent à la condamnation des auteurs de violences faute de preuves suffisantes ou parce que les victimes ne sont pas crues. La justice est lente et manque surtout de moyens d’investigation pour traiter les plaintes.
Ensuite agir pour prévenir
- Par L’éducation des enfants à la vie affective, relationnelle et sexuelle.
Une loi de 2001 prévoit trois séances annuelles obligatoires tout au long de la scolarité, mais moins de 15% des élèves y ont eu droit et un quart des établissements scolaires ne l’ont jamais mis en œuvre. D’autres part des infirmières scolaires qui s’en chargeaient ont dû abandonner tant elles ont été harcelées par des militants réactionnaires. Dernièrement le Ministère de l’Éducation Nationale a mis au point un programme adapté aux différentes classes d’âges des enfants. Bien que ce projet soit soutenu par la communauté éducative, les mouvements réactionnaires n’ont pas manqué de lancer des fake news relayées par les médias très conservateurs pour provoquer la peur des parents, comme cela avait été fait il y a dix ans avec les abc de l’égalité. Que proposent ces mouvements pour prévenir les violences envers les femmes ou les filles : rien, à part de répéter que c‘est la faute des migrants !
- Par des politiques publiques volontaristes d’égalité femmes-hommes mises en œuvre à l’échelon municipal ou intercommunal pour diffuser une culture de l’égalité auprès des citoyens et citoyennes, sensibiliser aux stéréotypes et aux discriminations dans les écoles, crèches, sections sportives, avoir une communication publique non sexiste et stéréotypée, former le personnel qui accueille du public….
Ces politiques publiques d’égalité femmes-hommes sont d’ailleurs obligatoires pour les collectivités territoriales de plus de 20 000 habitants mais sont hélas trop peu mises en œuvre.
Dans ce domaine, La municipalité d’Élancourt a de gros progrès à faire. Il suffit de voir la pauvreté des actions municipales sur le territoire proposées dans le rapport de situation en matière d’égalité entre les femmes et les hommes de 2023 où à part « octobre rose », aucune action ne s’adresse spécifiquement aux filles ou aux femmes ;
Élancourt devrait prendre exemple sur la ville de Guyancourt qui agit de puis longtemps : dès 2011 avec « le Temps des femmes » au mois de mars, puis la signature de la charte européenne pour l’égalité des femmes et des hommes dans la vie locale en 2021, et actuellement le plan d’actions égalité femmes-hommes 2024-2028
Armelle Danet, section PS d’Elancourt